La maîtrise de soi commence avec la maîtrise de la respiration

Dans le précédent article consacré au lâcher-prise, j’évoque la nécessité de respirer profondément. Mais pourquoi est-il nécessaire d’attirer l’attention sur la respiration ? C’est que cette fonction vitale par laquelle débute notre venue au monde peut se dégrader sans que nous nous en rendions compte, dégradation accompagnée de désordres, tant physiques que psychiques.


La respiration : le lien corps-esprit

La respiration est notre fonction vitale la plus urgente.
Et de toutes les fonctions incluses dans le système neurovégétatif, elle est la seule sur laquelle il est possible d’exercer un contrôle.
La respiration est donc le levier par lequel les autres fonctions végétatives du corps peuvent être modifiées (rythme cardiaque, notamment).


Le nez est le seul organe conçu pour la respiration : il est équipé de filtres purifiant l’air parvenant aux poumons. La longueur du trajet permet aussi que l’air soit à bonne température lorsqu’il parvient dans la cage thoracique. La bouche, elle, est d’abord l’organe qui sert à manger et parler, organe de secours pour la respiration. Respirer par la bouche est mauvais car il n’y a pas de filtration de l’air sur ce trajet. D’où l’importance de veiller au dégagement des voies nasales tout au long de l’année.


Respiration et esprit sont liés par leur racine étymologique latine commune spirare qui signifie souffle, vent. La communauté de racine se retrouve également en grec où pneuma signifie “esprit” et se retrouve pour construire le mot “poumon”. À des époques historiques où l’air n’était pas identifié comme quelque chose de tangible, esprit et air respiré relevaient tous les deux du domaine de l’immatériel. La respiration est une mécanisme physique concret mais comporte également une dimension symbolique, devenant un appui pour développer une vie de l’esprit riche. L’inspiration ne désigne-t-elle pas également le souffle créateur ?


Le pouvoir de la respiration

Une respiration automatique, réalisée de façon mécanique, sans conscience, favorise la distraction de l’esprit, c’est-dire qu’elle facilite l’agitation de l’esprit qui n’est pas canalisé, qui se trouve modifié par l’extérieur, via les perceptions sensorielles.

La respiration, sans attention portée à sa qualité, peut se dégrader. Le stress, l’anxiété, peuvent entraîner des crispations dans la mâchoire, les épaules ou le ventre (ou tout cela à la fois), diminuant l’amplitude de mouvement du ventre ou de la cage thoracique, notamment au cours de l’inspiration. L’oxygénation du corps n’est, dans ce cas, pas optimale.


Sans action pour entretenir l’amplitude respiratoire, le corps s’adapte. Le cerveau, moins alimenté en oxygène, peut fonctionner au ralenti, avec la sensation d’un esprit encombré, d’un manque de clairvoyance sur l’environnement. Cela peut aussi déclencher la somnolence. Concrètement, une mauvaise respiration diminue les performances physiques mais aussi intellectuelles.


Contrôler le flux de l’air, c’est être en capacité d’alimenter son cerveau correctement, mais aussi de contrôler son esprit. L’attention à soi développée par le contrôle de la respiration ouvre un espace intérieur qui prend le pas sur l’extérieur. Par le contrôle de la respiration, nous devenons en mesure de nous contrôler nous-même, de ne plus nous laisser ballotter par les événements extérieurs.
Ce contrôle ouvre la possibilité de gérer stress, anxiété et émotions car la respiration est le lien entre notre corps et notre esprit.


Sans nous en rendre compte, au quotidien, nous pouvons inspirer profondément pour nous donner l’élan ou le courage pour affronter une situation difficile, tandis qu’une profonde expiration nous apportera le calme malgré une personne ou une situation qui nous énerve.


La respiration complète : le commencement

Le contrôle du souffle s’appelle pranayama. Popularisée par Jacques Mayol, cette pratique lui a permis d’augmenter ses temps d’apnée. L’homme exprimait ainsi son ressenti : “Quand tu retiens ton souffle, tu es en harmonie avec la nature, tu n’es rien et ta vie devient plus intense.”


Le contrôle du souffle commence avec la maîtrise de la respiration complète, qui est une respiration efficace et consciente.
Elle débute par une expiration profonde et lente : l’air expulsé est chargé en gaz carbonique. L’idée est de chasser le maximum d’air pour expulser les déchets gazeux et ainsi nettoyer le corps (et l’esprit, vous le percevrez à l’usage).
Le volume résiduel ne peut bien sûr pas être atteint, mais en prenant soin d’expirer le plus profondément possible, le volume d’air neuf sera d’autant plus important et l’oxygénation de bonne qualité.


Ensuite, vous pouvez développer votre respiration complète mobilisant ventre, cage thoracique et clavicules. Ce remplissage se fait en continu, sans saccade et pleinement concentré sur l’exercice. Chez certains, cela viendra facilement. Pour d’autres, il faudra peut-être apprendre en mobilisant les parties séparément : ventre sans que la cage thoracique ne bouge, cage thoracique sans que le ventre ne soit mobilisé, afin de sentir la mobilisation des différentes parties du corps. Dans un deuxième temps, l’enchaînement ventre, cage thoracique et clavicules pourra se trouver.


Les effets

En pratiquant cette respiration complète le matin au réveil ou bien dans la journée en cas de fatigue ou de découragement face à une tâche ou un événement, vous vous sentirez revigoré et plein de l’entrain nécessaire pour réaliser ce que vous devez accomplir.
Parfois, dans les débuts, un étourdissement peut être ressenti, en particulier chez les personnes qui respiraient mal et dont le corps s’est déshabitué d’une respiration efficace. Mais cela est sans danger. Il faut juste prendre le temps de retrouver des sensations équilibrées.


Le soir, pour faciliter l’endormissement, vous porterez attention à ce que les expirations durent plus longtemps que les inspirations.



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