La posture de la demi-lune : l’incarnation de la souplesse.

La posture de la demi-lune, connue sous le nom d’Ardha Chandrasana en sanskrit, est l’une des poses les plus emblématiques du yoga, d’autant plus qu’elle est très simple. Elle est également un excellent test pour l’ego ! Je détaille ici tout ce qu’il y a à savoir sur cette posture qui permet d’incarner pleinement la souplesse et de vivre tout le potentiel qu’elle véhicule.


La morale du chêne et du roseau

Même si le yoga est issu d’une très longue tradition orientale, il n’est pas interdit de s’approprier les postures selon une symbolique qui est plus proche, plus vivante ou plus parlante pour nous. En ce qui me concerne, Ardha Chandrasana m’a toujours fait penser au roseau et à la fable de Jean de La Fontaine Le chêne et le roseau.


L’auteur illustre qu’il est préférable d’être flexible et capable de s’adapter aux circonstances plutôt que d’être rigide et inébranlable. En d’autres termes, la vraie force réside dans la capacité à se plier et à se réadapter face aux épreuves de la vie, et non dans l’entêtement ou l’intransigeance. Le chêne dans la fable est fort et solide, mais il est également rigide. Aussi, lorsque le vent souffle fort, il est incapable de se plier et finit par être déraciné. Le roseau, lui, bien qu’apparemment faible et fragile, se montre capable de se plier au vent et de survivre à la tempête.


Les arts martiaux et la flexibilité

Cette approche est également fondamentale dans de nombreux arts martiaux : flexibilité et adaptabilité sont plus efficaces que la force brute. Dans l’Aïkido, les pratiquants sont formés à utiliser la force de leur adversaire contre lui-même, plutôt que de s’opposer directement à elle. Une personne moins forte physiquement peut vaincre un adversaire plus puissant. Le Judo, un autre art martial japonais, fonctionne sur le même principe. Le terme « judo » signifie littéralement « voie de la souplesse » ou « voie douce ». L’idée est de gérer efficacement l’énergie, en utilisant la force et l’élan de l’adversaire à son propre avantage. Le Tai Chi Chuan, un art martial chinois, est également centré sur les principes de fluidité et de souplesse.


Dans tous ces arts martiaux, tout comme dans la fable du roseau et du chêne, la leçon est la même : la véritable force réside dans la capacité à être souple et adaptable, plutôt que simplement puissant ou rigide. Et ce qui m’intéresse particulièrement, c’est que cette approche peut s’appliquer à la vie quotidienne.


La tradition indienne

Dans l’hindouisme, la lune est associée à l’esprit, à l’intuition, aux émotions et au cycle de la vie et de la mort. La demi-lune est souvent associée à la croissance, l’évolution et le potentiel de transformation. Et l’évolution de la nouvelle lune vers la pleine lune symbolise le passage de l’ignorance à la connaissance.


La posture de la demi-lune est l’incarnation de ce cheminement : le pratiquant démontre équilibre et flexibilité, reflétant sa capacité à rester stable et centré, tout en faisant preuve de souplesse et d’adaptabilité, tout comme le roseau dans la tempête.


Description de la posture de la demi-lune

Il existe des variantes comme pour toutes les postures. Mais voici la version la plus simple.


Les pieds sont joints ainsi que les mains.


Vous expirez dans la posture puis, sur une inspiration, les bras montent et s’allongent dans la ligne verticale du corps.


Puis sur une nouvelle expiration, le corps se penche sur un côté, imitant la forme courbe d’un croissant de lune.


Vous pouvez respirer dans la posture, imaginant que l’air caresse vos côtes étirées d’un côté. Le corps plie mais les bras restent allongés le plus possible pour aller chercher l’étirement du flanc. Chaque inspiration profonde y aide.


On est conscient de l’équilibre qui se crée entre le côté étiré et le côté refermé, et de ce qui se passe au niveau des appuis sur le sol.


Il faut être attentif à ne pas laisser l’épaule du dessus revenir vers l’avant.


Pour la bonne exécution de la posture, il faut imaginer que l’on se fait le plus fin possible et que le corps glisse entre deux murs, sans les toucher.


On sort de la posture sur une profonde inspiration.


On ramène les mains à la poitrine sur une expiration.


Et on réalise la posture de l’autre côté.


C’est avec cette posture que débute la salutation à la lune, version debout.


Effet de la posture de la demi-lune

La souplesse est utile dans la vie quotidienne. Cette souplesse n’est pas celle des gymnastes, des danseurs ou des artistes de cirque. Elle est simplement une amplitude de mouvement suffisante pour ne pas se sentir entravé au quotidien.


La souplesse sert la mobilité : souple, on peut utiliser son corps dans toute son amplitude physiologique, que ce soit pour lacer ses chaussures, pratiquer un sport, quel que soit son âge. C’est aussi se mouvoir avec une certaine élégance.


La demi-lune est à la fois une posture d’ouverture et de fermeture. En se glissant dans Ardha Chandrasana, on est attentif à étirer les muscles de la cage thoracique pour ouvrir le flanc au maximum. Cet étirement est bénéfique pour gagner en profondeur respiratoire lorsque l’on revient dans l’axe.


Cela aide indéniablement à augmenter la capacité pulmonaire et à améliorer la circulation de l’oxygène dans le corps.

En ouvrant une partie de la poitrine, on agit sur le cœur et l’esprit du pratiquant qui “prête le flanc” à de nouvelles perspectives et se tient prêt à la croissance personnelle.


Outre les avantages physiques, la posture de la demi-lune a également des effets profonds sur l’esprit. Elle favorise la concentration, l’équilibre et la patience, car le maintien de cette posture nécessite un niveau élevé de ces trois qualités.


La souplesse, clé de la force intérieure

La pratique de cette posture simple et réellement accessible à tous cultive notre force intérieure.

Toutefois, il faut rester dans la mesure et la conscience la plus fine de ses sensations. Je vois régulièrement mes élèves vouloir ployer parce que c’est l’égo qui prend le dessus, c’est l’esprit qui prime sur le corps.


Nous ne pouvons réellement tirer partie de cette posture que dans l’humilité et l’investissement plein et entier de l’instant présent.


Si la souplesse d’être est naturelle pour certains, elle relève d’un véritable apprentissage pour d’autres. Chacun son chemin ! Alors je vous souhaite bonne route…


La vidéo ci-dessous peut être utile en complément car je démarre en interrogeant la notion même de souplesse.



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