Lâcher-prise : la méthode du « pourquoi pas ? »

Le lâcher-prise, tout le monde en parle (ou presque 🙂 ). Mais le concept reste souvent flou et donc d’autant plus difficile à mettre en oeuvre.
Je me lance pour vous apporter ma vision des choses, en utilisant beaucoup d’images.
C’est peut-être un peu long, mais j’espère que quelques images vous parleront, que l’article vous aidera à mieux appréhender cette attitude de vie qu’est le lâcher-prise, comment elle permet d’alléger le quotidien et la vie en général, et comment vous pouvez la mettre en oeuvre.


Le chêne et le roseau

La fable de Jean de La Fontaine apporte des éléments visuels précis pour cerner les grandes lignes du lâcher-prise. (si vous souhaitez relire la fable avant de poursuivre, c’est par ici).


Le chêne est fier et considère le roseau à l’aune de ce qu’il est, ce qui l’amène à le juger bien fragile. Le chêne exprime une forme de pitié à l’égard de son voisin herbacé, en estimant que la nature est injuste, car elle l’a favorisé, lui, contrairement au roseau. Il ne vient pas à l’esprit du chêne que le roseau puisse avoir des qualités. Malgré les remarques, le roseau se montre confiant en lui-même.


Ce que le chêne juge comme une faiblesse, c’est la capacité du roseau à courber sous le poids des événements : il critique la souplesse de son rapport au monde, son agilité face aux difficultés de la vie.
Le chêne imagine un roitelet qui viendrait se poser sur le roseau et le ferait ployer. Dans la nature, les oiseaux ne se posent pas sur les appuis trop souples. La capacité à ployer se révèle donc un atout : la souplesse du rapport au monde rend la vie plus légère car les difficultés (le roitelet) impactent moins la personne.


Le vent survient, mettant le chêne et le roseau à l’épreuve : le chêne se déracine, tandis que le roseau résiste. Le roseau est resté ancré dans le sol, ses bases se sont révélées solides, malgré sa souplesse d’attitude : il sait ce qui est important.


Voici un résumé des attitudes psychologiques que la fable du chêne et du roseau met en image.


Côté chêne : il ne faut pas préjuger de ses forces. La tendance générale de chacun de nous est de pousser nos actions jusqu’aux limites de ce que nous pouvons faire ou supporter, comme si nous n’étions capables de les mesurer qu’une fois atteintes, comme si aucune capacité d’anticipation n’était possible.
Pourtant, il y a d’autres façons de faire. La lenteur y contribue. Dans le yoga postural, le mouvement est effectué dans la lenteur, dans l’observation attentive des effets, afin de sentir la limite et de pousser un tout petit peu au-delà, juste ce qu’il faut, car sinon, il n’y aurait pas de progrès possible.


Côté roseau : il y a beaucoup à gagner en énergie à suivre sa propre route, en se moquant du regard des autres (quels qu’ils soient), et à suivre le cours des événements.


Une poignée de sable et un oiseau

Imaginez, dans votre main, une poignée de sable.


Dans un premier temps, plus vous serrez votre étreinte, plus vous perdez de sable.
Au bout d’un moment, le volume de sable se stabilise. Si la main se desserre, il y a un risque de perte supplémentaire. Au bout d’un moment, la crispation de la main serrée sur le sable finit par se faire sentir, la fatigue musculaire se manifeste.

Imaginez à présent que votre main est refermée, non pas sur du sable, mais sur oiseau.


Vous avez dû ajuster la pression de vos doigts pour conserver l’oiseau en vie. Mais cela n’a qu’un temps. La vie est mouvement, le monde est en mouvement perpétuel pour conserver son équilibre. L’oiseau doit s’envoler pour rester en vie. Pas d’autre choix que d’ouvrir la main, sinon, sa vie s’éteint.


Cesser de s'épuiser

Le “garder-prise” est le terme qui me semble le plus juste pour nommer l’attitude opposée au lâcher-prise. Dans le quotidien, le garder-prise nous amène à nous crisper mentalement sur les événements : nous souhaiterions qu’ils se produisent de telle manière et pas d’une autre, jugée négative ou désagréable pour nous-mêmes.
Cette crispation nous épuise, nous prend une quantité d’énergie qui serait bien mieux employée autrement.


Car quel pouvoir avons-nous sur notre environnement ? Aucun ! Le seul pouvoir que nous ayons, c’est de nous transformer. Nous avons le contrôle de notre attitude. Nous avons le choix de nous épuiser ou non, de ployer ou non, c’est-à-dire de faire preuve de souplesse face aux événements de la vie ou non.


Cesser d'avoir peur

Le garder-prise est bien une question de préhension, d’ouverture et de fermeture.
Et l’appréhension n’est souvent qu’à 2 lettres de là… Car le garder-prise est également lié à la possession.
Au-delà du jeu de mots, de nombreuses peurs sous-tendent le garder-prise, et notamment la peur de perdre. Perdre quoi ? À vous de prendre un petit moment pour répondre à cette question :).


La main ouverte est le symbole de l’ouverture aux mouvements de la vie, au don et à la réception. Un fois envolé, l’oiseau peut aussi revenir.
Et puis, votre main peut être vide, mais vous avez toujours votre main.
Vous êtes vivant, l’esprit dégagé.


Lâcher-prise : observer

Vous êtes en haut d’un rocher. À vos pieds, de l’eau. Est-elle chaude ou froide ? Plus vous attendez, plus c’est difficile de faire le pas en avant pour se laisser glisser dans les flots.


En effet, lorsque l’on est habitué aux tensions corporelles et mentales face aux différentes situations de la vie, il n’est pas aisé de détendre, de lâcher, de résister à la peur, à la tentation du “et si je ne fais pas ça…”.


Rien ne sert de regarder en arrière pour comprendre comment on en est arrivé là : le passé est révolu.
Quant au futur, vous n’avez aucun contrôle sur votre environnement.
Plongez au cœur du présent et laissez glisser !


Vous aviez tout planifié ? Et pourtant, comme il est très difficile d’être plus inventif que la vie elle-même, vous avez omis des options, et la situation ne se déroule pas comme vous l’aviez prévu.


Prenez le temps d’inspirer et d’expirer profondément, une ou deux fois.
Prenez du recul, placez-vous à distance de la situation, devenez l’observateur de vous-même.
Observez la situation et vos pensées, comme si elles n’étaient pas les vôtres.


L’idée est de ne pas réfléchir. Il y a deux parties en nous : une qui capte les idées, les pensées, et l’autre qui observe. Elles ne peuvent pas fonctionner ensemble. C’est pourquoi quand l’observation prend le pas, les idées, notamment les négatives, celles qu’il est souhaitable d’éliminer, ne peuvent pas prendre place.


Pour faire le pas, pour lâcher, il est nécessaire de se placer en posture d’accueil.
D’accueil de ses sentiments. Oui, ça peut faire mal. Et il est normal d’éprouver de la souffrance.
Mais ensuite ? Ce n’est pas ce que j’avais prévu, mais la situation présente m’offre peut-être des opportunités auxquelles je n’avais pas pensé. Même si n’entrevoyez pas d’opportunités, qu’importe. Comme je l’ai déjà dit, la vie sera toujours plus inventive que nous.


Alors, pourquoi pas ?


Lâcher-prise : facile ou pas ?

Le lâcher-prise, c’est facile à faire et difficile à décider.
Tout se joue dans l’intention, l’impulsion que vous donnez à vos actes, en réponse à une situation donnée.
Et aussi, la ferme décision de changer sa façon d’être au monde.
C’est bien la détermination à lâcher qui est la plus difficile à obtenir de soi.
Après, une fois que la main est ouverte, continuez surtout, ne fermez pas, quoi qu’il arrive !


Et comme ce n’est pas aisé, autant cultiver la souplesse d’esprit constamment, au quotidien, pour des petites choses, afin de mettre en place des mécanismes qui seront plus faciles à mobiliser en cas de coups durs. Vous mourriez d’envie de manger ce dessert. Et pourtant, il vous passe sous le nez. Avec du recul, vous pourrez amuser de votre frustration à être passé à côté. Et ainsi de suite…


Le contentement est une attitude concomitante du lâcher-prise : savoir se réjouir de ce que l’on a dans la main ou tout simplement d’avoir sa main, c’est-dire d’être en vie, aide à lâcher.


Alors, pourquoi pas ? 🙂



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