Absurdité de la vie et vide existentiel

L’absurdité de la vie comme concept n’a été cerné qu’à partir du XXe siècle, notamment par les philosophes existentiels Kierkegaard et Camus. Toutefois, depuis l’Antiquité, des philosophes réfléchissent à la condition humaine et à la place de l’homme dans le monde. Aujourd’hui, dans nos sociétés modernes, ces questions sont très présentes chez de nombreuses personnes. Dans cet article, je vous parle d’absurdité de la vie, de vide existentiel et des façons d’y faire face.


L'Antiquité et l'idée d'une certaine absurdité de la vie

Le philosophe grec Héraclite, qui a vécu autour de 500 avant notre ère, affirmait que la vie est comme un jeu d’enfant caractérisé par l’éphémère et l’instable. Selon lui, l’existence humaine se caractérise par son impermanence, le changement constant et l’incertitude. Cela n’est pas sans évoquer la vision de Bouddha.


Le philosophe grec Épicure, qui a vécu autour de 300 avant notre ère, comparait la vie humaine à un « songe ». Considérant que la vie était courte et éphémère, il estimait que les êtres humains devaient en profiter en recherchant le plaisir et en évitant de se confronter à la douleur. Toutefois, il ne faut pas l’entendre comme une invitation à une recherche sans limite des plaisirs. Il estimait plutôt que la paix intérieure s’atteignait avant tout en satisfaisant ses besoins naturels comme la faim, la sécurité d’un logis ou celui de relations sociales. Par ailleurs, il estimait, dans la même logique que celle du Bouddha, que la souffrance humaine se nourrit de passions excessives et de désirs insatiables.


Enfin, citons le philosophe romain Sénèque, représentant le plus célèbre de la philosophie stoïcienne antique, qui a vécu au tout début de notre ère. Il affirmait que la vie est pleine de paradoxes et de contradictions, ce qui n’est pas sans caractériser l’absurde. Ce constat rend nécessaire de vivre dans la modération et avec sagesse. Les Stoïciens estimaient que la paix intérieure est menacée par les émotions excessives. Selon eux, celles-ci résultent d’une mauvaise appréciation des événements et que c’est justement la sagesse qui permettaient de limiter leur emprise sur nous. Et pour eux, la sagesse était synonyme d’une vie en accord avec la raison et la nature.


L'absurdité de la vie et vide existentiel chez Kierkgaard et Camus

Søren Kierkegaard est un philosophe danois du XIXe siècle. Il est connu pour ses réflexions sur la condition humaine et le sens de la vie. Il a abordé la question du vide existentiel dans son ouvrage Le Concept d’angoisse, publié en 1844.


Par son travail d’introspection, Kierkegaard a identifié que le sentiment d’angoisse et le vide existentiel étaient liés. En effet, il définissait l’angoisse comme un sentiment profond d’incertitude et d’inquiétude qui pouvait surgir lorsque l’on prenait conscience de l’incertitude de la vie ainsi que de la difficulté à lui donner du sens. Selon lui, la vie est profondément irrationnelle et le vide existentiel qui découle de ce constat est intrinsèquement lié à la condition humaine.


Au XXe siècle, c’est le philosophe existentialiste Albert Camus qui s’est exprimé sur le même sujet avec une vision assez proche. Il ne voyait pas la vie autrement qu’absurde et, selon lui, cela conduisait inévitablement à un sentiment de vide et d’angoisse existentielle. Dans son essai Le Mythe de Sisyphe, publié en 1942, il a exploré ces questions et apporté des éléments de réponse (voir plus bas).


Cerner le vide existentiel

Certaines traditions asiatiques estiment que la vie n’est qu’une illusion, autre façon de souligner son absurdité. Le vide existentiel peut donc se définir comme un concept philosophique bien que de nombreuses personnes le ressentent. C’est certes associé à un manque de sens ou de but dans la vie, mais c’est surtout un état émotionnel complexe, difficile à définir par des mots.


Cela peut avoir une cause bien identifiée, comme un événement de vie traumatique (perte d’un être cher, séparation, maladie grave…). Mais elle peut parfois survenir sans que l’on sache bien pourquoi. Les mots “ennui” ou “insatisfaction” sont souvent associés à cette expérience. Elle peut être ressentie de différentes manières, allant du simple manque d’intérêt pour les choses de la vie à une crise profonde d’identité, en passant par une simple remise en question de sa vie et de ses objectifs. Ce vide existentiel peut également être associé à une dépression, de l’anxiété, un comportement inhabituel d’isolement. C’est une expérience déstabilisante, souvent diffuse, qui peut s’avérer difficile à surmonter.


Des remèdes au vide existentiel

Camus insistait sur le fait que même si la vie n’a pas de sens intrinsèque cela ne signifie pas pour autant qu’on ne peut pas lui en donner un. On peut tout à fait s’épanouir en trouvant des raisons de vivre. Pour Kierkegaard aussi, il était bien préférable d’accepter cette réalité plutôt que de la nier ou de l’ignorer.


Pour la surmonter, ce dernier ne voyait pas d’autre solution que celle de la foi. Pour lui, la foi en Dieu constituait la seule réponse assez conséquente pour répondre à l’angoisse existentielle et donner une direction à la vie, notamment en lui donnant une dimension qui dépasse notre seule existence. Kierkegaard reconnaissait toutefois que tout le monde n’était pas capable de s’engager dans cette voie. Aussi, il encourageait chacun à chercher son propre chemin, notamment en développant son propre système de valeurs et en se concentrant sur ce qui présente de l’intérêt à ses yeux. Camus, lui aussi, invitait à vivre pleinement sa vie, malgré son absurdité.


Pour les Stoïciens, la sagesse conduit à accepter les événements tels qu’ils se présentent, sans les juger ou les critiquer. En effet, l’évaluation conduit en permanence à se confronter à l’absurde. En acceptant les choses telles qu’elles sont, en observant le monde avec un regard objectif, il devient possible de ne plus être affecté par des émotions perturbatrices et d’atteindre la paix intérieure. Il ne s’agit aucunement de supprimer les émotions mais de leur reconnaître une forme d’évidence, pour ne pas se laisser submerger par elles. Par ailleurs, certains sentiments comme la compassion sont positifs et sont encouragés. Mais attention à en interpréter correctement la signification pour ne pas se tromper de voie !


Voies modernes

Si l’on peut entendre les encouragements de Kierkegaard et de Camus à trouver sa propre voie, la tâche n’est pas aisée. S’engager dans une telle démarche peut nécessiter le recours à une tierce personne et à sa guidance.


Car il n’y a pas de solution unique. Et ce vide existentiel est sans doute ce qui alimente le plus les besoins en développement personnel que l’on observe dans nos sociétés contemporaines. Les phénomènes sectaires se nourrissent également de la quête de personnes qui ne supportent plus cette angoisse profonde et durable.


L’intérêt des traditions est de considérer la nature de chacun, d’en comprendre le fonctionnement profond pour envisager la voie qui convient le mieux. L’ennéagramme ne propose pas autre chose : comprendre ce qui l’emporte chez chacun de nous, mental, émotion ou action, ce qui est secondaire, et ce qui est négligé. Souvent le chemin d’équilibre passe par le développement de ce qui est négligé. Une fois cet équilibre atteint, il est possible de revenir à son fonctionnement fondamental pour s’épanouir, selon sa nature.


Le Bouddha Gautama, qui a vécu en Inde il y a environ 2 500 ans, a consacré sa vie à la recherche de la libération de la souffrance, dont la source se trouve, de son point de vue, dans l’attachement et le désir excessif. Le Bouddha a alors enseigné la méditation comme moyen de développer la concentration de l’esprit et de cultiver la sagesse. En méditant, on apprend à observer ses pensées et ses émotions, sans les juger ni y adhérer, ce qui permet de développer un état de conscience clair et éveillé. Cela constitue autant de moments consacrés à l’identification de ses valeurs et de ce qui est important pour soi. Identifier ce qui est essentiel, avec des objectifs significatifs peut sans aucun doute aider à combler le vide existentiel. Mais la clairvoyance permet surtout d’accepter l’absurdité de la vie et, par conséquent, de mettre fin à l’angoisse qu’elle génère. Le Bouddha a également enseigné la pratique de la bienveillance et de la compassion envers soi-même et envers les autres. Ces pratiques aident à développer une attitude positive envers soi-même et envers les autres, ce qui conduit à une plus grande paix intérieure et à des relations harmonieuses. Il va de soi que pour y parvenir, il faut sortir des sentiers balisés que propose la société. Par exemple, la performance n’est plus un objectif mais peut, par contre, devenir une conséquence du changement d’état intérieur.


Ce que je vous propose

Le vide existentiel peut emporter dans une pente raide et la nécessité de faire appel à une tierce personne pour se délester, y voir plus clair, recevoir un soutien se fait sentir. Lorsque l’angoisse accapare toute votre énergie, vous pouvez avoir d’autant plus de mal à relever les défis que la vie vous présente et vous avez besoin de vous délester auprès d’une personne de confiance.


C’est ce que je me propose déjà de faire, dans un cadre laïque et sain, à travers des accompagnements individuels, en présentiel ou en visio. Mais en cette fin du mois de février 2023, arrivée du printemps oblige, je prépare aussi activement des formules collectives sous forme de stages courts et longs, qui permettent de répondre à des besoins que j’ai identifiés chez les personnes qui font appel à mes services.


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