Marmas et yoga postural

Marmas et yoga postural : quel est le lien ? En Ayurveda, la médecine traditionnelle indienne, les marmas désignent des points fondamentaux du corps humain. Ce sont autant de zones, de centres d’énergie, qui contribuent à améliorer la santé et le bien-être s’ils sont stimulés d’une manière appropriée. Ils ne sont pas sans évoquer les points vitaux identifiés dans certains arts martiaux dans lesquels ils étaient visés pour infliger des dommages rapides et efficaces à un adversaire lors d’un combat, utilisation condamnée car considérée comme contraire à l’éthique. Dans cet article, je vous propose de considérer la façon dont ces points sont sollicités dans la pratique posturale du hatha yoga traditionnel.


Quelques détails sur les marmas

Les marmas sont des points vitaux ou vulnérables. Le terme vient de la racine sanskrite mar qui signifier tuer. Il existe 117 marmas répartis sur le corps. Chacun a une fonction spécifique. Certains d’entre eux sont liés au cœur, à la trachée ou aux organes reproducteurs. Varman est un synonyme de marma bien que mettant davantage en avant des aspects secrets ou cachés.


Ils se situent sur l’ossature, la musculature, les tendons, les vaisseaux sanguins… créant une cartographie corporelle à part entière. Stimulés de manière appropriée, ils sont comme des portes qui s’ouvrent sur l’alchimie silencieuse et secrète du corps pour améliorer l’état de santé, réduire une douleur, améliorer la circulation sanguine et augmenter l’énergie. Ils affectent l’ensemble de la chimie interne et touchent autant le corps que l’esprit dans toutes ses dimensions. La marmathérapie est particulièrement indiquée pour soulager :


  • Les troubles musculo-squelettiques ;
  • Les troubles digestifs ;
  • Les maux de tête et les migraines ;
  • Le stress.


Dans le cadre d’une prise en charge individuelle comme une séance de massage, les marmas sont stimulés de différentes manières : pression, friction, mais aussi contact avec de la chaleur ou par l’utilisation de plantes médicinales. La sollicitation d’un marma va souvent générer une douleur, parfois vive. Mais celle-ci favorise le retour au confort, une amélioration du bien-être ou l’élimination d’un dysfonctionnement. C’est une douleur qui ouvre sur du mieux.


Marmas et autres systèmes

Les marmas s’intègrent dans le système ayurvédique et sont donc à mettre en relation avec les éléments (air, feu, eau, terre et éther) et les doshas, les trois énergies vitales (vata, pitta et kapha) qui résultent de la domination de deux éléments sur la chimie d’un individu. Le principe fondamental est que les troubles de santé, les emballements émotionnels ou le manque de clairvoyance résultent de déséquilibres qui peuvent être rétablis par le biais des marmas. Et de la même façon qu’un ostéopathe peut nous soulager lorsque ces désordres ne sont pas trop installés, il en va de même pour la stimulation des marmas : ils ne peuvent en aucun cas guérir des troubles profondément installés et qui se sont développés sur un long temps. Vient un moment où la médecine curative doit être mobilisée.


On retrouve ces points vitaux dans les arts martiaux traditionnels du Sud de l’Inde, Kalarippayatt ou Varma Kalai. Par ailleurs, le travail de Vasant Lad et Anisha Durve met en avant une correspondance entre 75 marmas et des points d’acupuncture identifiés par la médecine traditionnelle chinoise.


Vous avez peut-être aussi entendu parler des trigger points ou points gâchettes. Ce sont des nodules présents non pas au niveau de points identifiés mais au hasard de la longueur des fibres musculaires et des entrelacs de fascias. Mais finalement, ils peuvent être traités de la même manière, certains médecins ayurvédiques considérant eux-mêmes que tout point douloureux peut constituer un marma.


Marmas et yoga postural

Le corps a une structure qui est la même à travers le monde. On peut certes identifier des différences de performance et de souplesse. Mais elles proviennent essentiellement des différences d’usage. En effet, en Inde, il est courant de balayer le sol avec un outil dont le manche est court, ce qui conduit à s’accroupir pour nettoyer. Dans les pays asiatiques en général, le fait de s’accroupir pour patienter dans la rue est très courant car c’est une attitude culturellement acceptée.


En tout cas, l’universalité de la structure du corps dépasse les différences culturelles. C’est pourquoi les personnes qui ont l’habitude de s’auto-masser, il va de soi que l’on peut stimuler des marmas sans le savoir, comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Et que l’on peut stimuler des méridiens par le travail postural.


Le travail postural, accompagné de la respiration adéquate, peut dans de nombreux cas avoir des effets semblables au massage. L’approche des marmas est une autre façon d’expliquer comment le yoga conduit à l’élimination de blocages de la circulation de l’énergie dans le corps.


La force supplémentaire de l'attention

Toutefois, on peut identifier une différence d’efficacité entre quelqu’un qui stimule un marma sans le savoir et un pratiquant plus avancé qui se concentre sur des points vitaux. Le travail de l’esprit est indispensable pour approfondir le travail d’harmonie et d’équilibre.


C’est là qu’intervient la part davantage culturelle de la pratique du yoga. En effet, l’approche symbolique que l’on a du corps n’est plus du tout universelle mais dépend des expériences et des systèmes culturels qui en découlent.

Ainsi, chaque posture agit sur un flux subtil identifié dans l’approche ayurvédique qui est le prana (très proche du qi chinois). L’attention que l’on porte à soi accompagne donc le travail de la respiration et accompagne le mouvement des cinq souffles pour favoriser une action profonde.


C’est aussi de ce point de vue qu’une posture, aussi bien que la stimulation d’un marma peut participer au développement de la conscience, d’un niveau individuel à un niveau “cosmique” si c’est ce que l’on souhaite (rien ne se fait à notre insu).

B.K.S. Iyengar était particulièrement sensible à cet aspect. Dans ses centres, on maintient les patients dans une posture précise, par le moyen de sangles et de supports adaptés, pendant plusieurs heures, dans une optique thérapeutique : l’étirement du tissu conjonctif, le fascia, d’une manière bien précise, conduit à son remodelage pour corriger des déplacements internes d’organes (minimes mais qui jouent sur l’équilibre général du fonctionnement du corps) et une mauvaise posture. Toutefois, le maintien d’une posture pendant de longues heures appelle une surveillance étroite. C’est pourquoi ce type de travail ne peut être réalisé que dans des centres très spécialisés.


La pratique régulière du yoga postural avec l’intention adéquate aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que le temps de “correction” est plus long.


Exemple de la posture du diamant

La posture du diamant (Vajrasana) est réputée renforcer le dos, accroître la confiance en soi et clarifier le mental. Elle favorise la circulation de l’énergie le long de la colonne vertébrale, essentielle tant dans la tradition du tantrisme que du taoïsme. Il est intéressant de souligner que c’est la seule posture qui peut être pratiqué après avoir mangé. C’est aussi une posture de méditation.


Elle est assez simple pour toutes les personnes qui ne rencontrent pas de problème de genoux ou dont les muscles des cuisses ne sont pas trop courts car il suffit de s’agenouiller et de poser les fesses sur les talons. Les genoux sont joints, les talons resserrés. Si vous éprouvez des difficultés pour prendre cette position, vous pouvez utiliser un banc de méditation. Toutefois, les marmas ne seront pas stimulés de la même manière.


Une fois installé, placez les mains l’une sur l’autre, paumes vers le ciel, la pulpe des pouces en contact, sur le haut des cuisses. Le dos est redressé avec le juste effort. Vous devez aller chercher la sensation d’assise, que le corps se pose. Vous ne devez pas sentir de tension dans le bas du dos du fait d’une cambrure trop prononcée. Fermez enfin les yeux et/ou concentrez-vous sur le bout du nez. La respiration est lente et profonde.


Deux marmas sont stimulés dans cette posture : ils sont appelés sphij. Ils sont situés sur le muscle pelvien, le grand glutéal. Leur stimulation est réputée améliorer la circulation dans les jambes, de soulager les douleurs du bas du dos, et de stimuler l’activité du colon (le droit est en lien avec le colon ascendant et le gauche avec le descendant), d’où le fait que la posture améliore la digestion.



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