La méditation est une pratique très ancienne. Elle remonterait à plus de 2 000 ans avant notre ère, c’est-à-dire bien avant le bouddhisme auquel elle est souvent associée. Aujourd’hui, elle est très présente dans nos sociétés. La méditation a trouvé une place dans le paysage culturel occidental, ayant même réussi à pénétrer la sphère des entreprises. Elle est en effet considérée comme une voie royale d’accès à la paix intérieure, selon les termes mêmes que de nombreux pratiquants posent sur leur ressenti.
Toutefois, le mot méditation est un mot unique qui désigne en réalité des activités différentes. Cet article vise à clarifier les pratiques et les références qui se cachent derrière ce terme.
La méditation orientale est souvent considérée comme plus axée sur la spiritualité au sens religieux du terme, notamment parce que son but est d’atteindre l’éveil, la libération et l’unité avec l’univers. Elle est considérée comme transformative notamment en transcendant l’ego.
Aujourd’hui en Occident, la méditation d’inspiration orientale est davantage utilisée pour améliorer le bien-être quotidien et développer des compétences telles que la concentration et l’autorégulation émotionnelle.
La méditation orientale trouve ses racines principalement dans trois traditions religieuses et spirituelles : le bouddhisme, l’hindouisme et le taoïsme.
Le bouddhisme, fondé par Siddhartha Gautama (le Bouddha) au Ve siècle avant notre ère, propose diverses techniques de méditation. Le Vipassana est l’une des pratiques les plus connues. Elle est utilisée pour la “pacification mentale”. C’est une des pratiques de méditation les plus étudiées scientifiquement avec la méditation transcendantale. Elle est enseignée dans des prisons car elle apaise les pratiquants et semble baisser la propension à la criminalité. Elle vise à éclairer le pratiquant sur le fonctionnement de son mental et l’épaisseur qu’il crée tant avec le monde qu’avec son propre corps. Un autre exemple est le Zazen, pratique qui amène à un état de conscience modifiée ayant de nombreux points communs avec le sommeil profond.
Il existe une méditation liée à la pratique du yoga dit classique, c’est-à-dire la pratique du Yoga Sutra de Patanjali qui a précédé le yoga postural. Ce yoga-là désigne une pratique méditative dont l’objectif est de calmer le mental et d’atteindre la libération spirituelle (moksha).
Enfin, dans le taoïsme, tradition liée à la culture chinoise, les techniques de méditation visent à harmoniser l’énergie vitale (qi) et à réaliser l’unité avec le Tao, la force qui gouverne l’univers.
La méditation peut être pratiquée de plusieurs manières. De ce point de vue, il n’y a bien sûr pas une bonne technique mais celle qui correspond à votre nature. Certaines personnes utilisent des objets pour se concentrer, comme une bougie ou de l’encens. D’autres préfèrent répéter un mantra, soit mentalement, soit à voix haute. Il y a encore ceux qui utilisent leur propre corps comme objet de concentration, en se connectant à leur respiration ou en observant les battements de leur cœur. Il existe des méditations dans lesquelles le corps est immobile et d’autres dans lesquels le corps est en mouvement. Le yoga postural peut faire partie de cette dernière catégorie, mais toutes les façons de pratiquer le yoga postural n’y conduisent pas. Le tai-chi et le qi gong en font partie aussi.
En ce qui concerne la méditation statique et silencieuse, on distingue en générale trois approches :
La méditation au sens occidental du terme est davantage associée à la réflexion. Les stoïciens ont joué un rôle important dans son développement. Le stoïcisme est en effet une école de philosophie grecque et romaine antique dont la création est associée à la personne de Zénon de Citium, au IVe siècle avant notre ère. Elle s’est développée au siècle suivant et les stoïciens les plus célèbres sont Sénèque, Épictète et Marc Aurèle. Cette philosophie visait la maîtrise de soi, la discipline et la vertu, considérées comme des moyens d’atteindre la sagesse et une vie épanouissante.
Pour atteindre leurs objectifs, les stoïciens pratiquaient différentes formes de méditation ainsi que des exercices spirituels. Parmi ceux-ci, on trouve la réflexion sur la nature mortelle de la condition humaine, l’écriture comme forme d’examen de soi (les « Pensées » de Marc Aurèle en sont un parfait exemple) ou encore la méditation sur les obstacles et les défis de la vie qui consistait à réfléchir à la façon dont on pouvait transformer ces événements en occasions de croissance personnelle. On trouve aujourd’hui des structures qui encouragent l’intégration des valeurs du stoïcisme dans leur vie.
Dans la tradition chrétienne, la méditation a souvent pour objectif de se rapprocher de Dieu. Il s’agit de prier et d’entrer dans un état de contemplation. Ignace de Loyola (XVIe siècle) a structuré des méditations et des prières qui sont autant de cadres propices à l’approfondissement de la relation avec Dieu.
Trois philosophes français ont développé une œuvre à la dimension particulièrement méditative.
Michel de Montaigne (1533-1592) est connu pour ses Essais qui constituent un ensemble de réflexions sur la nature humaine, la morale et l’auto-examen. Il encourageait l’introspection et la connaissance de soi comme moyen de mieux comprendre et vivre sa vie. Ainsi, cette capacité à faire un pas de côté par rapport au quotidien peut être considérée comme une forme de méditation philosophique. Cette pratique est réflexive et porte sur des questions existentielles et éthiques.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) a écrit Les Confessions et Rêveries du promeneur solitaire. Ces ouvrages témoignent notamment de l’importance de la solitude pour favoriser la réflexion sur sa vie et de la contemplation de la nature pour l’épanouissement personnel. Là encore, cela diffère des techniques strictes pourrait-on dire de méditation. En réalité, il s’agit de canaliser la pensée jusqu’à entretenir une résonance de l’homme avec la nature pour, selon lui, reconquérir une authenticité perdue.
Les Méditations Métaphysiques de René Descartes (1596-1650) sont également très intéressantes par rapport à notre objet. Le dualisme cartésien est souvent présenté comme une impossibilité du corps à dialoguer avec l’esprit, ce qui est faux. Descartes reconnaît bien l’existence de deux types de substance, l’esprit (ou l’âme) et le corps, mais il considère aussi que chacune de ces deux substances interagit avec l’autre (pour plus de détails, écouter cette émission de philosophie sur France Culture). La méditation est pour lui une façon de questionner et d’examiner les fondements de la connaissance humaine. Il pousse la démarche très loin puisque c’est avec beaucoup de méthode qu’il met en doute tout ce qu’il tient pour acquis, y compris ses propres perceptions et croyances.
La discipline scientifique que constitue aujourd’hui la psychologie, discipline s’intéressant à la compréhension des faits psychiques et des processus mentaux, a aujourd’hui pleinement intégré la méditation.
C’est pour cette raison, qu’à la croisée des chemins entre Orient et Occident, est née une méditation proprement occidentale. Elle s’appuie sur les pratiques anciennes mais se montre plus « pragmatique » diront certains, en visant des objectifs très concrets de bien-être dans ce monde, comme la réduction du stress, l’amélioration du bien-être émotionnel ou encore l’augmentation de la concentration, aspects liés au concept de “santé mentale” qui devient vers 1940-1960, un cadre de référence (lire cet article complet sur le sujet).
La pleine conscience basée sur la réduction du Stress (souvent désignée par l’acronyme anglo-saxon MBSR pour Mindfulness-based stress reduction), développée par Jon Kabat-Zinn, professeur émérite de médecine américain, est un des exemples les plus marquants de cette dynamique. Cette approche ne se base ni plus ni moins que sur des éléments du bouddhisme et du yoga. Elle a tout simplement été adaptée pour répondre aux besoins de la société occidentale moderne.
Méditation, mais aussi transe chamanique ou état induit par l’absorption de substances psychédéliques… La modernité n’a rien inventé ! Ces pratiques amènent à vivre des états de conscience modifiés qui sont capables de soulager de nombreux maux.
Ce type d’expérience n’est pas réservée à quelques initiés. Presque tout le monde a pu vivre une “absence”, ou se plonger dans une rêverie profonde qui l’a momentanément coupé de la réalité, ou même encore faire face à une hallucination : ce sont autant d’expériences d’état de conscience modifié. Que ce soit de manière spontanée ou que cela soit provoqué dans un cadre précis, l’activité du cerveau peut se déployer d’une manière différente de l’éveil ordinaire. La science commence d’ailleurs à comprendre comment ça marche.
Mais au-delà de la technique, il reste une question : comment exploiter ces états particuliers dans la vie ? Quel sens leur donner ? Certains en font un usage “terre-à-terre” quand d’autres les utilisent pour se connecter à quelque chose “au-delà”.
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Je suis Laetitia, prof de yoga & coach ennéagramme. Jour après jour, je développe une pratique qui nourrit le lien corps-esprit.